On ne compte plus que 23 agriculteurs en activité sur le sol d’Ottignies-LLN. « Mais il n’y en a que 12 qui vivent dans des fermes installées sur notre territoire, précise l’échevin des Affaires rurales, Cedric du Monceau (Avenir, CDH). Tous les autres viennent seulement exploiter des terres… »
Les terres sont, elles, en majorité implantées sur le plateau de Céroux. On est donc loin du XIIe siècle quand les cultures couvraient la majeure partie du territoire d’Ottignies et environs. Un passé que la Ville a souhaité remettre en valeur à l’occasion d’une publication consacrée aux fermes de l’entité. En 2019, l’échevin du Tourisme, Benoît Jacob (Avenir, CDH), annonce d’ailleurs déjà que les fermes feront l’objet de marches gourmandes.
C’est il y a dix ans que la jeune employée du tourisme, Laetitia Losfeld, a été chargée de réaliser les recherches : « J’ai consulté tous les ouvrages de la bibliothèque et du cercle d’histoire, tout en fouinant sur l’internet. On ne prétend pas avoir réalisé un ouvrage exhaustif puisque ce livre ne traite que de quarante-sept (anciennes) fermes. Certaines étaient trop petites pour avoir attiré l’attention. Pour les autres, il a fallu recourir à la généalogie pour s’y retrouver tant les changements de propriétaires étaient importants. »
Plusieurs membres du Cercle d’histoire, d’archéologie et de généalogie d’Ottignies-LLN (Chago) ont pris part à la réalisation finale, apportant des précisions ou corrigeant certaines données.
Mousty a montré la voie
« Mousty avait eu autrefois une petite villa romaine, sorte de ferme élémentaire. C’était le début de l’agriculture dans notre cité, explicite Cécile Lucas, la présidente du Chago. Au Moyen Âge, la toponymie atteste de la présence de plusieurs sartages, comme Rofessart ou Moriensart, mais c’est surtout au XVIIIe siècle, sous Marie-Thérèse d’Autriche et le gouverneur Charles de Lorraine, que va se développer la ferme agricole typique de la Hesbaye brabançonne, la ferme en quadrilatère avec son énorme grange. Certaines d’entre elles, d’origine abbatiale, vont connaître les affres de la Révolution française, avant d’être rachetées. Le XIXe siècle amènera le déclin, d’abord avec le libre-échangisme, puis avec la mécanisation qui poussera les fermes à sortir de leur quadrilatère… »
Certaines fermes ont ainsi été rachetées par le privé, comme la ferme de Mousty ou ferme de la rue Chapelle-Notre-Dame qui est la propriété de cinq familles depuis 1980, lesquelles ont créé un habitat groupé avant que le terme ne soit à la mode. D’autres sont devenues des lieux culturels fort appréciés.